Article Ă©crit par Carpenter sÂŽessaie Ă la science-fiction politisĂ©e. CinquiĂšme long mĂ©trage de John Carpenter, New York 1997 appartient Ă cette tendance pessimiste de la science-fiction engagĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 70 et poursuivie jusquâaux annĂ©es 80, et se retrouve brillant â câest un sacrĂ© paradoxe pour un tel cinĂ©aste â au milieu dâune constellation au sein de laquelle se distinguent Ă©galement â pour ne citer que des exemples proches dans le temps â Alien et Blade Runner 1979 et 1982 de Ridley Scott, les deux premiers Mad Max 1981 et 1982 de George Miller, ainsi que Terminator 1984 de James Cameron, certains Cronenberg Chromosome 3, 1979; Scanners, 1980, la version de Philip Kaufman de LâInvasion des profanateurs de sĂ©pulture 1978, ainsi que The Thing 1982 du mĂȘme Carpenter. Dans ces films, lâavenir, les progrĂšs scientifiques, la possibilitĂ© dâexistence de mondes inconnus, au-delĂ des Ă©toiles ou ailleurs, ne semblent plus devoir apporter rien de bon. Leurs atmosphĂšres sont dĂ©primĂ©es. Lâextraordinaire y est une donnĂ©e dâune banalitĂ© confondante. Lâesprit de conquĂȘte semble Ă©teint. LâespĂšce humaine apparaĂźt sans avenir. La technologie suscite la mĂ©fiance. Lâinconnu, lâanormal ne font pas rĂȘver. Ils sont au contraire lâexpression dâune violence dont il faudra se prĂ©munir. Dynamique de lâĂ©vasion Dans ce film, qui se dĂ©roule selon les principes dâunitĂ© de temps et de lieu tenus avec une exigence rare, Carpenter dessine les contours dâun monde occidental devenu totalitaire. Une voix celle de Jamie Lee Curtis, non crĂ©ditĂ©e commence par annoncer que le taux de criminalitĂ© Ă grimpĂ© de 400% aux Ătats-Unis. LâĂźle de Manhattan, protĂ©gĂ©e par un mur dâenceinte, a Ă©tĂ© transformĂ©e en pĂ©nitencier dâĂtat. Alors que lâavion prĂ©sidentiel se trouve, suite Ă un dĂ©tournement, prĂ©cipitĂ© Ă lâintĂ©rieur, le chef de la police passe un accord avec le criminel Snake Plissken pour que celui-ci, en lâĂ©change dâune grĂące, ramĂšne vivant le chef dâĂtat ainsi quâune bande magnĂ©tique devant ĂȘtre prĂ©sentĂ©e par lui lors dâune confĂ©rence internationale. Il a un peu moins de 24 heures. Carpenter consacre toute la premiĂšre partie de son film Ă la construction de lâunivers exclusivement carcĂ©ral dans lequel il inscrit ses personnages. Les mouvements de camĂ©ra â parfois trĂšs complexes â omniprĂ©sents dans les premiĂšres minutes organisent un monde dans lequel la continuitĂ© nâest rendue possible que par la permanence de lâaction policiĂšre. De longs travellings doublĂ©s de mouvements Ă la grue sillonnent ainsi les contours du mur au niveau dâune base installĂ©e prĂšs de la statue de la libertĂ©. Ils accompagnent une multitude dâĂ©vĂšnements â tentative dâĂ©vasion de prisonniers qui seront abattus, arrivĂ©e du chef de police, transfert dâun prisonnier, discussions, coups de tĂ©lĂ©phone, alerte concernant lâavion â qui vont se trouver rĂ©glĂ©s par les dĂ©placements affairĂ©s de policiers casquĂ©s et sans visage. Ce bras armĂ© du pouvoir nâest montrĂ© ne se livrant quâĂ une seule forme dâaction celle qui vise Ă contenir un risque de dĂ©bordement de ce quâil y a de lâautre cĂŽtĂ© du mur. Ce mouvement, cette poussĂ©e sâactivant depuis lâautre cĂŽtĂ© est figurĂ©e Ă de nombreuses reprises dans le film. Il y a tout dâabord cette tentative dâĂ©vasion intervenant dans les premiĂšres minutes. Il y a Ă©galement cette intervention du chef de police Bob Hauk Lee Van Cleef accompagnĂ© de quelques hĂ©licoptĂšres pour tenter de rĂ©cupĂ©rer le prĂ©sident immĂ©diatement aprĂšs son crash, qui se voit repoussĂ©e en un instant par les menaces dâun petit homme. Il y a enfin tout un travail de stratification par Carpenter de la sociĂ©tĂ© » composĂ©e Ă lâintĂ©rieur du pĂ©nitencier, qui laisse apparaĂźtre, dans une ville en ruines ,une organisation des populations en couches », traversĂ©e par un mouvement bouleversant les bases les plus profondes, les montrant prises dans une aspiration vers le haut, puis vers lâextĂ©rieur. Sont emblĂ©matiques de cette dynamique les mystĂ©rieux Crazies , crĂ©atures tout droit sorties de chez H. G. Wells, Ă©mergeant rĂ©guliĂšrement des sous-sols pour rafler de quoi se nourrir parmi les habitants du dessus. Ă rebours Ă cĂŽtĂ© de cela, Carpenter pose en hĂ©ros un personnage dâalter-ego qui va tracer son chemin contre les diffĂ©rents courants et gagner sa libertĂ©. VĂ©ritable aboutissement dâun travail sur la construction dâune figure de marginal entamĂ©e dans ses films prĂ©cĂ©dents, Snake Plissken Kurt Russell, en quelque sorte le petit frĂšre de Napoleon Wilson Assaut, 1976 et Laurie Strode Halloween, 1978, Ă©volue suivant son seul intĂ©rĂȘt. Asocial, inadaptĂ©, il reprĂ©sente une persistance dans un univers futuriste des figures solitaires et disparues du western â caractĂšre anachronique ironiquement signifiĂ© par le I thought you were dead » Je croyais que tu Ă©tais mort » qui lui est lancĂ© presque Ă chaque rencontre au cours de la premiĂšre heure. HĂ©ritier du Ethan Edwards de La PrisonniĂšre du dĂ©sert John Ford, 1956, il avance Ă rebours son aventure est dĂ©terminĂ©e par un compte Ă rebours du cours des Ă©vĂšnements, des mouvements de foule comme des intĂ©rĂȘts politiques, navigant entre deux univers dont aucun ne semble vouloir de lui, vĂ©ritable fantĂŽme dans un monde dans lequel il nâa plus sa place. Le dernier plan â quâon peut voir comme une reprise des fins de Suspiria 1977 et Inferno 1979 dâArgento â montre un cinĂ©aste qui fait totalement corps avec son personnage et se dĂ©barrasse du reste, qui, nourri dâune expĂ©rience dĂ©cisive, abandonne lâimage dans un geste destructeur mais plein de sens. Le personnage et le dispositif fictionnel seront repris dans une suite, Los Angeles 2013 1996, parfois Ă la limite de lâauto parodie.
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Le 07/06/2021 Par CatĂ©gorie CINĂMA En 1997, la ville de New York est un gigantesque pĂ©nitencier. Des fortifications et une surveillance constante empĂȘchent ses trois millions d'habitants de fuir. Presque tous criminels, ils se sont organisĂ©s en bandes rivales et s'affrontent nuit et jour pour prĂ©server leur territoire. A la suite d'un attentat, l'avion du prĂ©sident des Etats-Unis sâĂ©crase sur la zone avec des documents ultrasecrets. ProtĂ©gĂ© par un Ă©quipement indestructible, il est livrĂ© Ă lui-mĂȘme. Un seul homme peut tirer le prĂ©sident des griffes des bagnards survoltĂ©s Snake Plisske photo By 5of7, CC BY-SA
Filmde Lee Van Cleef Carroll Baker Stuart Whitman Elisa Montes. Avec Van Lee. Acheter chez O'CD. DVD. Sabata Kehrt zurCk. Film de Cleef & Van & L. Acheter chez O'CD. DVD. Sabata Kehrt zurCk. Film de Cleef & Van & L. Acheter chez O'CD. CD. New-York 1997. Album de Ernest Borgnine & Lee Van Cleef & Kurt Russel. Acheter chez O'CD. CD. NewEscape from New York John Carpenter - USA 1981 1h40mn VOSTF - avec Kurt Russell, Adrienne Barbeau, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Isaac Hayes et Harry Dean Stanton... Un prisonnier, Snake Plissken, doit rĂ©cupĂ©rer le prĂ©sident dont lâavion sâest crashĂ© en plein Manhattan. La ville est devenue une Ăźle-prison dans laquelle plus de 3 millions de dĂ©tenus, organisĂ©s en bandes rivales, sâaffrontent. Le chaos rĂšgne dans ce dĂ©cor de fin du monde. Snake n'a que 24 heures devant lui pour ramener le prĂ©sident et⊠dĂ©samorcer les mini-bombes qu'on lui a implantĂ©es dans le corps. New York 1997 sâouvre par une voix off qui dĂ©crit un Ă©tat des lieux avec sa progression exponentielle de la criminalitĂ©. En moins de 10 mn tous les enjeux narratifs sont posĂ©s. Plissken, anti-hĂ©ros magnifique, Ă©voque les figures lĂ©gendaires de lâouest. Mieux, il symbolise une sorte de revenant, revenu de tout dâailleurs, un fantĂŽme dâune autre Ă©poque. Dâailleurs, tout le monde nâarrĂȘte pas de lui dire je te croyais mort ». Le cinĂ©aste joue avec les clichĂ©s du lonesome cowboy solitaire et cynique. Il utilise un genre, le film dâanticipation, pour le dĂ©tourner et livrer un pur western moderne. DĂ©sormais, errants dans un no manâs land dĂ©sespĂ©rĂ© et violent oĂč tout trace dâhumanitĂ© a disparu, les hĂ©ros nâont plus dâidĂ©aux, ils ne sauvent plus la veuve et lâorphelin. Juste leur peau. Kurt Russell prĂȘte son physique athlĂ©tique, visage impassible et chevelure rebelle, au mythique Snake Plissken, icĂŽne absolu du cinĂ©ma dâaction. 32 ans aprĂšs sa rĂ©alisation, alors quâil a Ă©tĂ© pillĂ©, copiĂ© jusque dans les moindres dĂ©tails par au moins deux gĂ©nĂ©rations de tĂącherons hollywoodiens, on redĂ©couvre avec bonheur New York 1997 - un post nuke nihiliste Ă lâatmosphĂšre tendue, portĂ© par une mise en scĂšne parfaite. John CinĂ©aste classique dans la lignĂ©e de Ford ou Hawks, auteur complet, Carpenter a Ă©galement composĂ© la fascinante partition Ă©lectro et a assurĂ© le montage, ciselant Ă la main » un grand film dâaction, loin de la bouillie visuelle des blockbusters contemporains. Et, cerise sur le gĂąteau, ce nâest pas tous les jours que lâon rencontre dans un mĂȘme film les trognes de Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Isaac Hayes et Harry Dean StantonâŠ